Enter The Void  AFFICHES INTERNATIONALES

L’affiche du film Enter the Void (2009), réalisé par Gaspar Noé, est devenue presque aussi iconique que le film lui-même.


Plongée dans le vertige visuel...

Lorsque Gaspar Noé sort son trip psychédélique en 2009, l’affiche du film devient immédiatement un manifeste graphique. Plus qu’un simple support promotionnel, elle traduit en une seule image le vertige sensoriel promis par le film.


Un titre comme une enseigne lumineuse...
Le premier choc visuel, c’est le titre. “ENTER THE VOID” surgit en lettres capitales, épaisses, tracées comme des tubes de néon. La typographie n’est pas plane : elle s’étire en perspective, comme une enseigne suspendue dans les rues de Tokyo. L’œil est happé vers un point de fuite central, comme aspiré dans un tunnel lumineux. On ne lit pas seulement le texte : on est invité à “entrer”.


La couleur comme matière hallucinogène...
La palette évoque immédiatement l’imagerie tokyoïte : fuchsia, violet électrique, vert acide, jaune brûlant. Ces couleurs saturées s’entrechoquent, souvent complémentaires, créant des vibrations optiques. Le spectateur est agressé par la lumière autant qu’attiré par elle. L’affiche simule déjà une hallucination : impossible de fixer son regard sans sentir un léger vertige.


Un espace sans échappatoire...
Contrairement aux affiches traditionnelles, pas de visage, pas de décor reconnaissable. La composition est saturée de halos, de contours lumineux, de dédoublements. Aucun vide, aucune respiration : tout est envahissement, comme si l’on se trouvait piégé dans un flux visuel ininterrompu. La perspective accentue cette sensation : on tombe dans l’affiche comme on tombe dans un état second.


Une promesse d’expérience...
Cette affiche ne raconte pas une histoire, elle propose une expérience. Elle prépare le spectateur à ce qu’il va vivre dans la salle : un voyage sensoriel, entre néons tokyoïtes et tunnels psychédéliques, entre attraction et dissolution. Plus qu’une publicité, elle est une extension du film — sa première séquence, en quelque sorte.

Laurent Lufroy, l’homme derrière l’affiche hypnotique d’Enter the Void


Quand on évoque Enter the Void, de Gaspar Noé, une image vient immédiatement à l’esprit : cette affiche saturée de néons, en fuite vers un point lumineux, qui semble aspirer le regard dans un tunnel psychédélique. Longtemps attribuée de manière diffuse à la production ou au marketing, on oublie trop souvent de rappeler son véritable concepteur : Laurent Lufroy.

Graphiste et affichiste, Lufroy signe les visuels officiels du film, aussi bien pour la version française que pour l’affiche américaine.


Lufroy ne se contente pas de vendre un film : il condense dans une seule image l’expérience sensorielle qu’il promet. Le lettrage néon, les couleurs saturées, la perspective vertigineuse — tout ce qui fait de Enter the Void une expérience hallucinatoire se retrouve déjà sur son affiche. À tel point qu’on pourrait considérer ce visuel comme le véritable générique d’ouverture du film.


En signant cette affiche, Laurent Lufroy ne livre pas seulement une pièce de marketing. Il inscrit son travail dans une tradition rare : celle des affichistes capables de transformer une campagne promotionnelle en objet esthétique autonome. Comme l’affiche de 2001 : L’Odyssée de l’espace ou celle de Suspiria, celle d’Enter the Void a dépassé sa fonction première pour devenir une icône graphique.