LOVE 3D AFFICHES INTERNATIONALES
Lorsqu’elle est apparue dans les rues et dans les colonnes des magazines en 2015, l’affiche de Love de Gaspar Noé a immédiatement fait sensation. Plus qu’un simple visuel de promotion, ce baiser en très gros plan, charnel et frontal, a cristallisé toutes les attentes — et toutes les polémiques — autour d’un film annoncé comme une expérience radicale de sexe et de sentiments en 3D.
Conçue par l’affichiste Laurent Lufroy, l’image impose d’emblée son intensité. Le rouge saturé, la sueur, la proximité quasi étouffante des corps : tout concourt à traduire ce que Noé revendiquait comme une œuvre « romantique et pornographique ». Mais au-delà de l’esthétique, c’est bien l’audace du geste qui a frappé. Dans un paysage promotionnel souvent policé, l’affiche de Love s’est imposée comme un manifeste visuel : elle ne cherche pas à séduire par la suggestion, elle assume le choc frontal.
En France, l’impact fut immédiat. Plusieurs municipalités ont jugé le visuel trop explicite et demandé son retrait de l’affichage public, relançant le débat récurrent sur la censure et la liberté d’expression artistique. À l’étranger, la presse s’en est emparée comme d’un symbole : celui d’un cinéma d’auteur qui ose utiliser la machine promotionnelle pour provoquer autant que pour séduire.
Paradoxalement, cette affiche, conçue pour attirer le spectateur dans les salles, est devenue un objet culturel autonome, discuté, critiqué, parfois détourné. Elle a rappelé que l’affiche de cinéma peut encore, à l’ère des campagnes virales et des teasers numériques, jouer un rôle central dans la perception d’un film.
En définitive, l’affiche de Love n’a pas seulement accompagné la sortie du film : elle en a prolongé l’effet de scandale et de fascination, devenant un emblème de la démarche de Gaspar Noé. Une image qui, dix ans plus tard, continue de circuler dans les imaginaires comme la quintessence de son cinéma : excessif, viscéral et impossible à ignorer.
En 2015, l’affiche de Love n’a pas seulement secoué l’Hexagone. À l’étranger aussi, le baiser incandescent de Gaspar Noé, signé Laurent Lufroy, a provoqué un effet immédiat.
Au Royaume-Uni, le visuel a été repris sans filtre, devenant un argument marketing choc dans les cinémas d’art et essai. Aux États-Unis, où le puritanisme guette, plusieurs médias ont souligné son audace « pornographique », certains exploitants préférant une version atténuée pour l’affichage public. En Italie et en Espagne, au contraire, l’affiche a circulé largement, intégrée dans une tradition plus tolérante à l’érotisme dans la promotion.
Dans la presse internationale, l’image fut commentée comme un manifeste : un geste aussi frontal que le cinéma de Noé lui-même. Si en France elle a été censurée dans certaines villes, ailleurs elle est devenue un objet culte, alimentant le buzz autour d’un film qui promettait, avant même d’être vu, de repousser les limites.
Son nom ne dit peut-être rien au grand public, mais ses images, elles, sont gravées dans les mémoires. Laurent Lufroy, affichiste français, est l’auteur de l’affiche sulfureuse de Love de Gaspar Noé, ce baiser rouge incandescent qui fit scandale à sa sortie en 2015.
Né en 1966, Lufroy a signé plus de 700 affiches de cinéma. S’il travaille avec de nombreux réalisateurs, c’est sa collaboration avec Gaspar Noé qui a marqué les esprits. Depuis Irréversible, il façonne l’identité visuelle du cinéaste, traduisant en une seule image la puissance dérangeante de ses films. Pour Love, il résume en un cliché charnel et frontal la promesse d’un film à la fois romantique et pornographique.
Censurée dans certaines villes, adulée ailleurs, son affiche a dépassé le simple cadre promotionnel pour devenir un objet culturel autonome, débattu, analysé, détourné. À tel point que Lufroy lui-même s’est retrouvé propulsé au rang de complice artistique de Noé, allant jusqu’à apparaître en caméo dans Love.
Discret, il revendique une approche artisanale et sensible du métier, loin des standards industriels des studios hollywoodiens. Mais avec Love, il a rappelé qu’une affiche pouvait encore choquer, séduire et nourrir la légende d’un film. Une signature qui, aujourd’hui, s’impose comme l’une des plus singulières du cinéma français contemporain.















